28e Sommet de l’UA à Addis-Abeba : Le retour du Maroc pas encore acté
Ce 28e sommet de l’Union africaine, qui s’ouvre demain dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba revêt, à bien des égards, des défis importants pour les 54 pays du continent africain, lequel est appelé plus que jamais à se métamorphoser eu égard aux grands bouleversements qui secouent la planète et le retour du protectionnisme de certains pays développés.
Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) ne sera pas acté lors de ce sommet de l’UA qui s’ouvre demain à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Selon une source sud-africaine, « la simple majorité n’est nécessaire que pour inscrire la demande du retour du Maroc sur l’ordre du jour du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement ».
En clair, les signatures nécessaires des 28 pays ne suffiront pas au Maroc pour réintégrer l’UA. Il faudra aussi que la majorité des présidents et chefs de gouvernement donnent leur quitus pour qu’enfin cette demande soit examinée lors d’un prochain sommet.
D’où les craintes du roi du Maroc, qui s’est déplacé en personne pour tenter de dénouer les choses. L’ambassadeur sud-africain en Ethiopie a récemment expliqué que son pays « ne concevra jamais le retour du Maroc au sein de l’organisation africaine », qualifiant le Maroc de « force d’occupation au Sahara ». Selon lui, le retour du Maroc serait « en contradiction avec les objectifs et les idéaux de l’UA, notamment la lutte contre le colonialisme ».
En plus de la question de la réintégration ou non du Maroc, la succession de la sud-africaine Dlamini-Zuma à la tête de la présidence de la Commission de l’Union africaine sera également au cœur du sommet des chefs d’Etat de l’organisation.
Cinq candidats se présentent : quatre ministres des Affaires étrangères du Tchad, du Kenya, de Guinée équatoriale et du Botswana, ainsi qu’un diplomate sénégalais.
Ce grand rendez-vous africain sera aussi l’occasion pour le président de la République du Rwanda, Paul Kagamé, de présenter son exposé sur le rapport de la réforme de l’Union africaine mais aussi la publication du rapport sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et surtout l’élection d’un nouveau Président de la Commission parmi les cinq candidats en lice.
Deux pays latino-américains, Cuba et l’Uruguay seront les invités d’honneur priés par la présidente de l’Union africaine (UA) Mme Zuma à participer aux travaux du 28e sommet de l’organisation panafricaine. Si tous les pays membres ont applaudi cette initiative, le Maroc ne voit pas d’un bon œil la présence de ces deux pays latino-américains, lesquels sont soupçonnés d’avoir des liens très solides avec la RASD.
L’Uruguay, qui est membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU et Cuba ont été invités par l’UA, le premier à assister le début et la fin des travaux et le second à travers son vice-président Salvador Mesa, à prononcer un discours devant l’assemblée générale de l’UA. Le nouveau SG de l’ONU, Antonio Guterres, assistera aux travaux du sommet où il aura également à prononcer un discours.