22 projets étrangers enregistrés : Un signal « positif « pour l’Algérie

Le guichet unique de l’Agence algérienne de la promotion des investissements (AAPI) a enregistré 22 projets d’investissement étrangers sur les 29 enregistrés depuis l’adoption de la nouvelle loi relative à l’investissement. Cela pourrait annoncer le retour des investissements étrangers, qui ont longtemps déserté l’Algérie.
Mohamed Achir, professeur en économie à l’université de Tizi Ouzou, estime que le fait d’enregistrer une vingtaine de projets constitue un élément très positif et promoteur pour les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie. « Cela constitue un signal positif pour l’économie algérienne avec l’entrée en vigueur de la loi 22/18 sur l’investissement et ses textes d’application », a-t-il affirmé dans sa déclaration au Jeune Indépendant, soulignant l’amélioration de la sécurité juridique de l’investissement. « L’insécurité juridique était une entrave à l’attractivité des IDE », a-t-il signalé, soulignant les efforts des pouvoirs publics pour l’amélioration du cadre juridique et aussi institutionnel, notamment avec la création de l’Agence algérienne de la promotion des investissements.
L’Algérie, qui n’a pas pu capter les investissements étrangers en dépit du potentiel dont elle dispose, doit changer la donne. « On enregistrait une moyenne annuelle de 1,3 milliard de dollars d’investissements étrangers, dont la majorité était destinée aux hydrocarbures. On était les derniers de la région MENA (Middle East and North Africa) », a expliqué le professeur en économie, lequel a mis en avant le potentiel de l’Algérie, qui peut attirer jusqu’à 5 milliards de dollars d’IDE par année. « L’Algérie offre beaucoup d’avantages », a indiqué M. Achir, citant le coût de l’énergie et de la main-d’œuvre, la proximité géographique ainsi que les différents accords et pactes auxquels adhère l’Algérie, à l’instar de la Zone de libre-échange continentale africaine, la Grande zone arabe de libre-échange et l’Accord d’association avec l’Union européenne. « Tout ça devrait servir d’avantages pour l’économie algérienne », a-t-il souligné.
Il a également évoqué d’autres éléments liés à d’autres avantages comparatifs, qui sont des fondamentaux de l’attractivité de l’économie de l’Algérie. Il s’agit, entre autres, de la stabilité juridique, des facilités accordées pour le transfert des dividendes et des avantages fiscaux, d’autant que la pression fiscale n’est pas assez importante. L’Algérie doit donc saisir l’opportunité qui s’offre à elle compte tenu de la tendance géopolitique, de l’augmentation des prix de l’énergie mais aussi du phénomène du raccourcissement des chaînes de valeur régionale, marquées, selon les explications du professeur en économie, par la délocalisation et la relocalisation des entreprises qui veulent se positionner dans le Bassin méditerranéen, surtout dans la rive Sud. « L’Algérie pourrait profiter de ce mouvement », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est des secteurs qui peuvent attirer les investissements étrangers, M. Achir a cité les énergies renouvelables, dont le potentiel national est très important, les industries qui utilisent beaucoup d’énergie mais aussi la transformation industrielle et agroalimentaire. Le capital industriel national dans le secteur de l’électroménager dont dispose le pays peut être aussi exploité, selon ses précisions, par la création de joint-ventures avec des multinationales. « C’est un secteur qui peut attirer largement les IDE ainsi que le secteur de l’automobile », a-t-il noté.
Il convient de signaler que depuis l’adoption du nouveau code de l’investissement, le guichet unique des grands projets d’investissement a enregistré 29 projets d’une valeur de 29 milliards de dinars, dont 22 projets portés par des investisseurs étrangers, ou en partenariat entre Algériens et étrangers.
C’est ce qu’a affirmé Ahmed Berrichi, directeur du guichet unique, lequel a indiqué que ces projets permettront la création de plus de 3 700 emplois. Ces projets enregistrés couvrent les secteurs des matériaux de construction, des énergies renouvelables, de l’agriculture et des industries manufacturières (plastiques et chimiques destinées pour le secteur industriel), alors qu’un seul projet a été enregistré dans le domaine de l’industrie automobile, à savoir celui qui sera réalisé par le complexe Stellantis, propriétaire de la marque Fiat.
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