200 personnes escroquées dans l’affaire du village Taline
Le service de l’urbanisme de la wilaya de Tipasa (Inspection des domaines) a classé la zone où le village Taline a été bâti (situé entre la montagne et la mer) à Chenoua-Plage comme étant non constructible et représentant un danger potentiel pour la vie des personnes, notamment concernant le risque de glissement de terrain.
Toutefois, l’entrepreneur escroc, bi-national, n’a pas été dérangé par les responsables locaux de ladite wilaya. Négligence ou complicité ? L’enquête des gendarmes de la section de recherches le déterminera prochainement.
La section de recherches de la Gendarmerie nationale de Tipasa a arrêté six escrocs présumés dans le cadre d’une affaire de fraude de grande ampleur ayant causé des préjudices financiers à plus de 200 victimes, et ce dans le cadre de l’affaire dite village Taline de Tipasa.
En effet, selon la cellule de communication du Groupement de la Gendarmerie nationale de Tipasa, les éléments de la section de recherches ont mis fin au parcours « criminel « d’un réseau de malfrats impliqués dans l’une des plus grosses affaires de fraude ayant affecté le secteur du tourisme et surtout l’environnement de la ville côtière de Tipasa.
Au nombre de neuf, les membres du réseau en question ont détourné plusieurs hectares à Chenoua-Plage (Tipasa), où ils ont abattu plusieurs milliers d’arbres et déboisé plusieurs forêts situées à quelques dizaines de mètres de la plage paradisiaque de Chenoua, avant de construire des villas et des bungalows haut standing, et ce avec de faux documents officiels et administratifs et sans posséder le moindre permis de construire.
Les six escrocs présumés sont aujourd’hui poursuivis pour fraude, infraction aux biens publics, déboisement de milliers d’arbres, destruction de terrains forestiers sans permis de construire et falsification de documents officiels, tandis que trois de leurs acolytes sont en fuite.
Comment un tel village touristique a-t-il pu être bâti avec de faux documents officiels mais surtout qui sont ces gens qui sont derrière cette grande affaire d’escroquerie ?
L’idée a commencé lorsque l’un des neuf mis en cause le cerveau du réseau – un émigré, ayant déjà fait de la prison pour détournement de lots de terrain à des fins financières – a fait appel à ses acolytes pour un grand projet criminel qui leur rapporterait des centaines de milliards de centimes.
Ainsi, l’émigré a réussi à mettre en œuvre son projet diabolique, créant sa propre coopérative immobilière en se rendant cependant coupable de faux et usage de faux. Avec ses huit « collaborateurs », l’escroc notoire, ayant déjà écopé d’une peine de prison de 6 mois pour une affaire de fraude il y a quelques années de cela, a diffusé des annonces sur les réseaux sociaux, dans les médias et la presse écrite, dans lesquelles il mettait en vente de luxueuses villas au village baptisé Taline au bord de la célèbre côte de Chenoua-Plage, à Tipasa.
Pour cela, les membres du réseau, dont des émigrés résidant en France, ont mis en service un numéro spécial aux fins d’orienter les potentiels clients vers leur bureau. L’un des neuf malfrats présumés était chargé d’accueillir les personnes intéressées afin de les convaincre d’acheter une villa.
Mais pour réussir leur coup, les escrocs présumés invitaient leurs victimes à se rendre sur le lieu de leur rêve, au village Taline, où de luxueuses villas construites à base de bois très solide importé de l’étranger attiraient indéniablement les amoureux de la nature, lesquels optait très vite pour l’achat d’une de ces bâtisses d’une beauté rare.
Une fois convaincus, les clients étaient conviés à signer le contrat de vente, qui était bien sûr faux, et à verser une première tranche d’argent estimée par les gendarmes enquêteurs de Tipasa à 5 millions de centimes, et ce en contrepartie d’un accusé de versement, tandis qu’une autre somme, cette fois plus colossale, devait être payée 20 jours plus tard, Les escrocs ont réussi ainsi à escroquer plus de 200 personnes qui ont tous payé des centaines de millions.
Certains, des émigrés, ont dépensé toutes leurs économies faites depuis plusieurs années. Plus de 2 000 lots de terrain ont été vendus avec des documents officiels falsifiés, des centaines de faux contrats de propriété ont été distribués à des acheteurs, et ce sans que les escrocs n’aient le moindre permis de construire.
Le pire, c’est que plusieurs centaines d’hectares de forêts ont été déboisés et détournés à des fins criminelles. Une grave atteinte à la nature.
Poursuivant leurs investigations, les gendarmes de la section de recherches ont procédé à l’arrestation de six malfrats présumés, alors que trois autres demeurent en fuite. Certains auraient gagné l’autre rive de la Méditerranée.
Les six mis en cause ont été présentés hier devant le procureur de la République près de la cour de Tipasa, qui les a renvoyés devant le juge d’instruction, lequel a décidé de les mettre en prison.
L’enquête se poursuit car plusieurs autres personnes suspectes dans cette affaire doivent encore être entendues. L’affaire est loin d’être terminée.