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Nationale

2 700 affaires enregistrées en 2024 : Cybercriminalité : la sonnette d’alarme

2 700 affaires enregistrées en 2024 : Cybercriminalité : la sonnette d’alarme
Une hausse alarmante.

Depuis quelques années, les affaires de cybercriminalité enregistrées par la Gendarmerie nationale connaissent une augmentation alarmante avec une hausse d’environ 15 %. C’est ce qu’a indiqué, ce dimanche, le lieutenant-colonel Hamri Touati, chef de service de la lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale.

Le lieutenant-colonel Touati a affirmé que, durant les dix premiers mois de 2024, 2 700 affaires ont été traitées par le service central de lutte contre la cybercriminalité, alors qu’en 2023, ce sont 2 400 affaires qui ont été traitées, soit une hausse d’environ 15 %.

Il a précisé que parmi les types de cyber-crimes les plus signalés, la cyber-escroquerie se démarque par sa prévalence. En 2023, 370 affaires de cyber-escroquerie ont été enregistrées, tandis qu’en 2024, ce nombre a grimpé à 550 affaires en dix mois seulement, a-t-il souligné sur les ondes de la Radio nationale. Le cyber-harcèlement, incluant l’atteinte à la personne, la diffamation et la propagation de fausses nouvelles, est également en hausse. Le piratage, ou l’atteinte aux systèmes de traitement de données, connaît aussi une augmentation.

Toutefois, il a mis en exergue le fait que les chiffres annoncés par la Gendarmerie nationale concernent uniquement les plaintes reçues, laissant entrevoir un chiffre plus important, car de nombreuses victimes ne déposent pas plainte. De plus, selon les experts, les logiciels de protection et de surveillance révèlent des chiffres bien plus élevés, avec des millions d’attaques touchant une proportion plus grande de la population que ce qui est officiellement recensé.

 

Une stratégie en trois axes 

Pour faire face à ce fléau, la Gendarmerie nationale a mis en place une stratégie complète, axée sur trois axes principaux. Le premier axe de cette stratégie est le renforcement continu des capacités en matière de cybercriminalité. Cela inclut la formation spécialisée des gendarmes, l’amélioration des outils technologiques et l’actualisation des procédures d’enquête pour faire face à des attaques de plus en plus sophistiquées.

Le deuxième axe est la prévention proactive. La Gendarmerie nationale a mis en place des cyber-patrouilles qui scrutent en permanence les espaces publics sur internet. Ces patrouilles permettent de repérer les contenus dangereux, les fraudes en ligne et autres activités criminelles numériques, et ce avant qu’elles ne prennent de l’ampleur. Lorsqu’une menace est identifiée, une procédure d’auto-saisine est lancée, permettant ainsi d’enquêter directement sans que la victime ait besoin de porter plainte. Le responsable de la gendarmerie a fait savoir que « ce mécanisme a déjà permis d’enregistrer 250 affaires sur les dix premiers mois de l’année ».

Enfin, le troisième axe est la sensibilisation. Pour ce faire, la gendarmerie a mené plusieurs campagnes pour informer le public des risques en ligne et des bonnes pratiques à adopter.  Le lieutenant-colonel Hamri Touati a expliqué qu’« en collaboration avec différents partenaires, des messages de prévention sont diffusés via des SMS, des spots publicitaires et d’autres supports pour alerter les citoyens sur les dangers de l’internet ». Il a affirmé que les résultats de cette campagne sont tangibles, avec une diminution du nombre de cyber-incidents, passant de 300 affaires en trois mois à 500 en dix mois. « Cela montre que la sensibilisation porte ses fruits, même si un travail continu est nécessaire pour renforcer la vigilance des utilisateurs d’internet », a-t-il souligné.

Le représentant de ce corps de sécurité a tenu à souligner que « l’organisation de la Gendarmerie nationale en matière de cybercriminalité est structurée pour répondre rapidement et efficacement aux menaces ». A l’échelle nationale, le service central de lutte contre la cybercriminalité coordonne les efforts, soutenu par le département informatique de l’Institut national de criminalistique et de criminologie, spécialisé dans le digital « forensics ». Au niveau régional, la Gendarmerie nationale dispose de « laboratoires informatiques » et de « noyaux spécialisés en cybercriminalité » répartis sur les six régions du pays. Au niveau local, chaque brigade de gendarmerie dispose de « sections de lutte contre la cybercriminalité », avec des spécialistes formés à la détection et à l’enquête sur les infractions numériques.

Ces gendarmes, appelés enquêteurs en technologies de l’information et de la communication (TIC), reçoivent une formation spécifique de six mois. Ils sont ensuite affectés sur le terrain, prêts à intervenir partout sur le territoire national. De plus, il a fait savoir que le système de dépôt de plainte a été simplifié pour encourager les citoyens à signaler un incident à n’importe quelle brigade de gendarmerie. Selon la gravité de l’affaire, un spécialiste local ou central peut être dépêché pour mener l’enquête, souvent sans qu’une plainte formelle ne soit nécessaire. Cette réactivité permet de traiter efficacement un grand nombre de cas.

 

Appel à la vigilance

Concernant le volet de la prévention, le lieutenant-colonel Touati a appelé les citoyens à la vigilance pour se protéger contre les multiples arnaques en ligne. Selon lui, il est important d’adopter des comportements prudents : vérifier les sources d’information, utiliser des mots de passe sécurisés et éviter de partager des informations personnelles sensibles. La coopération continue entre les autorités, les corps de sécurité et les citoyens est indispensable pour lutter efficacement contre la cybercriminalité.

En outre, il est essentiel pour les parents de prendre des mesures actives pour protéger leurs enfants des dangers d’internet, notamment le cyber-harcèlement, l’exposition à des contenus inappropriés, ou encore la manipulation par des cybercriminels. Les enfants peuvent être confrontés à des dangers tels que des cybercriminels, souvent issus de pays lointains comme l’Europe, les Etats-Unis ou l’Afrique. Ces individus utilisent des techniques sophistiquées pour manipuler, tromper ou exploiter les jeunes internautes. Il est également important de sensibiliser les enfants à la nécessité de protéger leur vie privée en ligne. « L’auto-formation est essentielle. Il faut leur apprendre comment protéger leurs informations personnelles, comment configurer leurs paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux et, surtout, comment reconnaître les pièges des cybercriminels », a-t-il précisé.

Selon l’expert, l’un des premiers réflexes à adopter pour protéger les enfants en ligne est de limiter le temps passé sur les appareils connectés. Il ne s’agit pas d’interdire l’accès à la technologie, mais de mettre en place des règles claires et adaptées à l’âge de l’enfant. « Je fais cela chez moi, mes enfants n’ont pas de smartphones à leur disposition en permanence. Je leur fixe des règles strictes. Par exemple, s’ils ont bien travaillé à l’école, ils peuvent avoir 1 heure ou 1h30 de temps d’écran le week-end, mais si leurs résultats scolaires ne sont pas bons, je leur enlève le téléphone », a-t-il affirmé.

En appliquant des principes simples, comme la limitation du temps d’écran, la surveillance des contenus consultés et l’enseignement des bonnes pratiques en matière de sécurité, les parents peuvent aider à préserver la sécurité de leurs enfants dans un monde numérique de plus en plus complexe.

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