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Nationale

17ème vendredi : Le peuple ne lâche pas ses revendications

17ème vendredi : Le peuple ne lâche pas ses revendications

C’est dans un contexte particulier que le mouvement populaire a signé ce vendredi son 17ème acte. Les marches de ce vendredi interviennent au lendemain de la vague d’arrestations et d’incarcérations qui s’est abattue sur plusieurs hauts responsables de l’Etat et hommes d’affaires. Mais aussi une date qui coïncide avec la grande marche du mouvement des ârchs du 14 juin 2001. Une « marche pour la démocratie » qui a été réprimée. Pour la manifestation d’hier, la mobilisation reste encore et toujours intacte.

Il semble que la vague d’arrestations d’hommes d’affaires et d’anciens ministres, poursuivis notamment pour des délits de corruption, n’a pas fait baisser la mobilisation citoyenne d’un cran. La mobilisation était aussi grande comme les vendredis précédents à Alger et partout dans le pays. C’est un changement radical du système que réclame le peuple, mais aussi le départ pur et simple de toutes les figures et les symboles l’ayant incarné. « Bensalah dégage. Bedoui dégage », a-t-on scandé lors de la marche hebdomadaire, en plus d’autres slogans tels : « Pour un Etat civil non pas militaire », « Algérie libre et démocratique » ou encore « Libérez l’Algérie » et d’autres slogans hostiles au pouvoir.

Cependant, l’incarcération de ces figures du pouvoir, rejetées par la population, a été saluée et applaudie par les manifestants qui, désormais, réclament la tête du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. « Mazal Bouteflika », ont scandé les protestataires. « Lui aussi doit être traduit devant la justice, ne serait-ce que symboliquement, pour que l’histoire se souvienne », nous dit Karim, professeur d’université qui plaide pour d’autres moyens de protestation en plus de cette mobilisation hebdomadaire. « Vous avez construit des prisons, vous allez y être incarcérés », ont également scandé les manifestants à l’adresse de ces « personnalités » incarcérées.

Parallèlement aux revendications exprimées par « la rue » depuis le 22 février, par lesquelles les manifestants maintiennent la pression, en affichant une détermination sans faille quant à leur aboutissement, un grand hommage a été rendu aux martyrs des événements de 2001, le « printemps noir ».

En cette journée symbole, des appels à ce que justice soit rendue, pour Ces 127 martyrs ont été lancés ici et là. « 14/06/2001, 14/06/2019, les temps changent et le combat continue », « Avril 2001, février 2019 : même combat », a-t-on affiché sur les écriteaux et banderoles.

Il y a lieu de rappeler que depuis cette date, à savoir le 14 juin 2001, les marches ont été interdites à Alger. Un des acquis donc de ce hirak est celui de la réappropriation de l’espace public. Depuis le 22 février l’interdiction de manifester à Alger a été levée de fait, car le hirak a imposé le droit de manifester dans la capitale, d’autant que ce droit est garanti par la Constitution.

Globalement, c’est dans les mêmes circonstances qu’Alger a accueilli cette 17ème marche. Les premiers manifestants se sont d’abord rassemblés devant la Grande poste, une place symbole du mouvement populaire d’où le coup d’envoi de la manifestation est donné, jusqu’à ce que toutes les rues d’Alger-centre deviennent noires de monde par ces milliers de personnes qui ont afflué après la prière du vendredi. Le dispositif sécuritaire déployé a été aussi impressionnant dans les différents coins et recoins de la capitale, mais surtout sur les routes qui y mènent, à travers les barrages filtrants dressés sur les autoroutes.

En dépit d’une hausse de la température et de la période des examens, les manifestants n’ont montré aucune lassitude ni fatigue.

A une semaine du quatrième mois de la mobilisation pacifique du peuple, qui a fait preuve de génie et de maturité, une solution à cette crise que traverse le pays reste l’aspiration de tout un peuple qui ne réclame qu’un lendemain meilleur. Un changement qui doit se faire le plus vite possible pour éviter toute dérive, d’autant que le peuple commence à exprimer son impatience. « Arrêtez de jouer avec la patience du peuple », a-t-on constaté sur une banderole.



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