12 embarcations et des croix de Saint-André saisies
Une opération combinée de contrôle des éléments de la Gendarmerie nationale et d’une section du groupement territorial des gardes-côtes d’Annaba a permis lundi dernier la saisie de douze embarcations et des croix de Saint-André, ainsi que l’arrestation de plusieurs propriétaires de ces embarcations.
Cette opération musclée, qui a été bien accueillie par les gens de la mer, s’est déroulée sur plusieurs plages, entre autres Reffes Zehouane (ex-Toche), El-Kharouba (La Caroube) et Rizzi Amor (Ex-Chapuis).
La plus grosse saisie d’embarcations a été opérée au niveau de la plage La Caroube, surnommée par les riverains « La Baie des Pirates », où des traces de corail flottant sur l’eau est visible durant toute l’année.
Il faut signaler que durant l’année en cours, les gardes-côtes ont avorté plusieurs opérations de pillage du corail et la saisie de plusieurs croix de Saint-André qui permettaient aux pilleurs de braconner l’or rouge des profondeurs, dont le kilogramme avoisine de nos jours les 300 000 dinars.
Pour rappel, afin de faire une évaluation des ressources en corail et lui permettre une régénération, sa pêche a été interdite depuis 2001 par décret présidentiel.
En dépit de la surveillance accrue des gardes-côtes, le braconnage s’est multiplié, notamment du coté de la zone maritime d’El Kala. Cette dernière est le lieu de prédilection de la mafia du corail, puisque son plateau continental est de très faible profondeur et recèle une meilleure qualité de ce produit de mer.
Le contrôle de la façade maritime porte notamment sur le large de cap Roux, frontière maritime avec la Tunisie, un endroit où le pillage bat son plein. La dernière opération de lutte contre le braconnage effectuée par les vigiles de la mer remonte au mois d’avril de l’année en cours, où quelque 180 kg de corail ont été saisis.
Selon un responsable de la circonscription maritime d’Annaba, qui regroupe les stations du chef-lieu de la wilaya d’Annaba, El Kala, Skikda, Jijel, Collo et Béjaïa, le pillage du corail est opéré à 90% par les marins pêcheurs au niveau de la zone d’El Kala.
Effectivement, c’est une flotte de quelque 300 bateaux de pêche sur lesquels activent plus de 1 500 marins pêcheurs, d’où la difficulté de pouvoir les surveiller et les contrôler régulièrement, notamment avec l’apparition du phénomène de l’émigration clandestine qui mobilise les forces et la vigilance des gardes-côtes. Le seul moyen de lutte demeure le renseignement et les contrôles inopinés des embarcations se trouvant en pleine mer.
D’ailleurs, c’est ce qui a permis de faire des saisies de plusieurs embarcations aussi bien algériennes que tunisiennes, ainsi que de croix de Saint-André et de plusieurs quantités de corail braconné.
Le pillage du corail, ou plutôt ce vol qualifié, est tout simplement l’œuvre de véritables réseaux organisés, qui portent atteinte aux richesses du pays en utilisant, certes, des moyens archaïques mais efficaces, et parviennent, la plupart du temps, à déjouer la vigilance des gardes-côtes, notamment avec l’utilisation des croix de Saint-André, difficilement détectables, surtout en haute mer.