12 clubs veulent lancer une superligue des champions d’Europe

Douze clubs anglais, italiens et espagnols ont annoncé leur intention de lancer une superligue des champions d’Europe de football, ce qui a suscité le mécontentement de la FIFA.
«Douze des clubs européens les plus importants annoncent avoir conclu un accord pour la création d’une nouvelle compétition, ‘The Super League’, gouvernée par ses clubs fondateurs, peut-on lire dans un communiqué transmis à minuit. AC Milan, Arsenal, Atlético Madrid, Chelsea FC, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham se sont unis en tant que clubs fondateurs.»
Douze clubs européens, représentant à eux seuls 40 titres en Ligue des champions, ont donc confirmé leur intention de faire sécession. Les menaces, réitérées par l’UEFA, d’exclusion de toutes compétitions continentales et domestiques les équipes dissidentes et leurs joueurs, n’ont pas suffit. «Nous allons aider le football à tous les niveaux pour lui redonner la place qu’il mérite. Fort de ses 4 milliards de fans à travers le monde, le football est le seul sport global et notre responsabilité, en tant que grands clubs, est de satisfaire les attentes des supporters», a déclaré Florentino Perez, élu président de la Super Ligue.
L’organigramme de la nouvelle compétition est désormais complet puisque les deux vice-présidents ont été annoncés : Joel Glazer, propriétaire de Manchester United et Andrea Agnelli, président de la Juventus.
Egalement président de l’Association des clubs européens (ECA), l’Italien, aux relations très fraîches avec l’UEFA, est l’un des principaux instigateurs du projet. «Nous nous sommes rassemblés à ce moment important pour permettre à la compétition européenne de se moderniser, afin que le jeu que nous aimons tant se pérennise sur le long terme, a expliqué le dirigeant transalpin. Nous souhaitons donner aux fans ainsi qu’aux joueurs amateurs un feuilleton régulier avec des affiches de premier plan afin de nourrir les passions pour le football.»
Sans le Bayern et le PSG… pour l’instant
La saison inaugurale de cette compétition «débutera aussi tôt que possible», ajoute le communiqué, au sein duquel les contours de ce tournoi destiné à supplanter la C1 et autres joutes continentales ont été dévoilés. Ainsi, la missive fait état de «15 membres fondateurs» auxquels s’ajouterons «5 équipes additionnelles qualifiées chaque année à travers un système basé sur leur performance de la saison précédente.» Côté terrain, la compétition prendrait ensuite la forme de deux groupes de dix avec des matches aller-retour joués en semaine à compter du mois d’août, avant des quarts de finale réservés aux trois premiers de chaque groupe et aux deux vainqueurs de «play-offs» entre les 4e et 5e des groupes.
Sur la forme, on se dirige vers 20 clubs au cœur d’une ligue quasi-fermée. Or, douze clubs fondateurs ont été annoncés pour l’heure, laissant planer le doute sur l’identité des trois autres sécessionnistes. Manifestement, ce ne sera pas le Bayern Munich ni le Borussia Dortmund, satisfait du système pyramidal actuel, ni le PSG, qui a fait savoir que ce projet était «irrespectueux» selon The Athletic.
Ecartés de leur plein gré, ces grands d’Europe parviendront-ils à résister alors que la Super Ligue promet «une croissance économique substantielle» ? Pour débuter, les clubs fondateurs se partageront d’ailleurs la somme rondelette de 3,5 milliards d’euros pour lancer un projet, conclu avec la banque JP Morgan selon diverses sources.
Le PSG et le Bayern veillent surtout à ne pas froisser leurs intérêts domestiques, alors que l’UEFA, main dans la main avec la FIFA, a répété sa ferme intention d’exclure les clubs concernés de toutes les compétitions européennes et nationales, allant même jusqu’à interdire les joueurs de représenter leur équipe nationale. «Les clubs fondateurs espèrent engager des conversations avec l’UEFA et la FIFA afin de trouver les meilleures solutions pour la nouvelle Ligue et le football dans son ensemble.» Nul doute que cette invitation sera au menu de la prochaine réunion de l’instance européenne en Suisse… ce lundi, date à laquelle l’UEFA devait entériner la nouvelle mouture de la Ligue des champions à compter de la saison 2024. Une réforme insuffisante aux yeux des douze fondateurs : «Les solutions proposées par les institutions ne permettent pas de résoudre les enjeux fondamentaux comme la nécessité de proposer des matches de meilleure qualité et de générer des ressources supplémentaires pour toute la pyramide du football.» L’intense lutte d’influence ne fait que commencer.
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