Les partisans du hirak de nouveau dans les rues à Alger
Les partisans du Hirak, et comme chaque vendredi depuis la reprise du mouvement le 22 février dernier ont sillonné le traditionnel tracé des marches de la capitale Alger pour réclamer «l’instauration d’un Etat de droit» dans lequel est bannie la corruption.
Plusieurs rues et ruelles où passaient les manifestations hebdomadaires, avant leur suspension en raison de la propagation de la pandémie de la Covid-19 en mars 2020, étaient quadrillées par le même dispositif de sécurité afin de préserver l’aspect pacifique de ces marches.
Ce vendredi 2 avril , les partisans du Hirak, qui ont sillonné les principales rues de la capitale, ont affirmé l’unité de leur mouvement pacifique et sa pluralité. «Le peuple est uni, et c’est lui qui décide», a scandé la foule nombreuse, en agitant le drapeau national.
Plusieurs pancartes et banderoles brandies ont également appelé à l’union et au pacifisme. «Un peuple uni et pacifique aura toujours le dernier mot», lit-on sur une pancarte portée par une petite fille confortablement installée sur les épaules de son père. «Les Algériens se sont réveillés et ne lâcheront pas prise», a été scandé plusieurs fois par de nombreux protestataires.
D’autres slogans phares du mouvement populaire, déclenché le 22 février 2019 pour mettre fin à 20 ans de règne du président Abdelaziz Bouteflika, ont aussi été scandés lors de cette 111e marche. «Le peuple exige un changement radical», «Le peuple veut un Etat de droit».
Des contestataires ont préféré des dessins et des caricatures pour illustrer la gravité de la crise socio-économique qui ébranle le pays et la difficulté de la vie quotidienne vécue par les Algériens. Une bouteille d’huile avec une couronne à la place du bouchon, brandie par un manifestant pour évoquer la pénurie d’huile de table et la flambée sans précédent de son prix.
«Les Algériens ne demandent pas l’impossible, ils veulent vivre dignement dans un Etat de droit où le citoyen est respecté. Nous voulons un pays où la loi est respectée et appliquée pour tout le monde, sans distinction», a révélé au Jeune Indépendant Abdenour, étudiant en pharmacie et très engagé dans le Hirak estudiantin, organisé chaque mardi.
«Ils veulent imposer au Hirak des élections auxquelles vont participer des partis politiques qui ont été la cause de la situation désastreuse du pays, qui ont soutenu Bouteflika et son clan jusqu’au dernier moment», a signalé ce jeune de 23 ans, s’interrogeant : «Comment peut-on participer à des législatives avec le même régime et les mêmes personnes ?»
Quant à Nassim, commerçant de son état, il juge que «le départ de tous ceux qui ont causé du tort à l’Algérie est inévitable», insistant sur le fait que le Hirak est pluriel mais son objectif unique.