1/2 million d’emplois perdus en Algérie depuis le Coronavirus
Au moins un demi million d’emplois ont été perdus depuis le début de la pandémie du coronavirus en Algérie. Un chiffre qui renseigne sur le désastre causé par la pandémie dans le monde du travail principalement dans le secteur privé. L’épidémie a entraîné la perte d’au moins 500 000 emplois qui vont s’ajouter aux cortèges de chômeurs en Algérie. C’est ce qu’a affirmé le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Benmihoub.
Les services de base, à savoir les restaurants et cafétérias ainsi que le transport, ensuite le secteur du BTPH, sont les plus touchés par les mesures de restriction imposées dans le cadre du confinement sanitaire, et donc par la perte d’emploi. Ces secteurs sont toujours concernés par les mesures de restriction dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. L’activité de certains commerces, dont les restaurants et cafés, reste toujours limitée, d’autant qu’ils sont sommés de baisser les rideaux à 15 h.
Le transport terrestre, notamment le transport inter-wilayas, reste toujours suspendu alors que la reprise du trafic aérien pour les vols domestiques est prévu pour le 6 décembre, et ce après une suspension qui a duré huit mois. L’arrêt de l’activité des mois durant a contraint les employeurs à supprimer des emplois, ne pouvant plus payer les salaires.
Ainsi, selon des études préliminaires, l’épidémie de coronavirus a entraîné la perte de 500 000 emplois en Algérie. Dans son intervention, ce mardi sur les ondes de la Chaîne 3, Mohamed Cherif Benmihoub a indiqué : «On n’a pas des chiffres officiels mais on peut estimer la perte d’emploi à 500 000 postes minimum.» Selon lui, le secteur le plus touché est celui des services de base, à savoir les restaurants et cafétérias ainsi que le transport, qui emploient beaucoup de monde. Se fiant aux données de l’Office national des statistiques, il affirme que «la chute des activités dans ce secteur avoisine les 88%». Le deuxième secteur très impacté est le BTPH, dit-il, avec une baisse d’activité de 20 à 25%.
En vue d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur les ménages et sur les entreprises, le ministre a indiqué que le gouvernement a lancé une enquête, dont les résultats devraient être dévoilés en janvier 2021. Cette mission sera confiée à un bureau qui va être choisi dans le courant de la première semaine de décembre. Il entamera les travaux de l’enquête juste après. «On pourra avoir les premiers résultats à la mi-janvier», précise M. Benmihoub, qui affirme que le gouvernement s’est basé, jusqu’à présent, sur des données qui manquaient de précision, d’où l’urgence de cette étude.
Le ministre délégué chargé de la Prospective avait, en effet, annoncé, dimanche dernier, le lancement de cette enquête en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UN-CEA). Cette enquête concernera un échantillon 15 000 ménages et 15 000 entreprises, afin de déterminer l’impact de la crise sanitaire.
En somme, le taux de chômage risque de grimper encore car, outre ces emplois déjà perdus, nombreuses sont les entreprises en difficulté financière qui risquent de mettre la clé sous le paillasson et d’envoyer ainsi des milliers de personnes au chômage.